On s’est habitué depuis trop longtemps à la frontière historique que constituent le Rhin et la Lauter dans les transports en commun. La constante augmentation du trafic routier montre que son fonctionnement pourrait être tout autre. Relier le pays de Bade à l’Alsace à la hauteur d’Iffezheim/Wintersdorf/Roeschwoog par des bus, en plus des lignes ferroviaires existantes, ne devrait pas présenter de difficultés majeures.
Les dispositions les plus importantes pour le succès de ce projet sont des liaisons cadencées à l’heure, des correspondances optimisées ainsi qu’une offre tarifaire transfrontalière.
Tout cela peut être atteint sans grands investissements en termes d’infrastructure. Les instances régionales (Région, Département, cantons, communautés de communes) peuvent les planifier et les mettre en oeuvre sans nécessité de faire participer les instances nationales. Des subventions nationales et européennes devront dans tous les cas être utilisées (AFRE, Interreg, …).
De grands obstacles restent à franchir pour le trafic ferroviaire transfrontalier. Les trains doivent être équipés avec les différents systèmes de sécurité nationaux. C’est justement là que l’Union Européenne (UE) peut intervenir en prenant en charge les coûts supplémentaires dûs aux trains transfrontaliers. Pour les investissements liés à l’infrastructure, il existe bien des possibilités de financements nationaux mais ils ne sont pas suffisants pour les liaisons transfrontalières. L’UE est appelée à intervenir dans ce domaine également.
Une politique rationnelle dans l’habitat et les services, axée sur le transport en commun est bénéfique pour tout le monde. Les riverains bénéficient d’une offre flexible de transport, les entreprises peuvent bénéficier d’un marché du travail plus important, la région devient plus attractive en particulier dans le domaine du cyclotourisme et la diminution du trafic routier générera une meilleure qualité de l’environnement.
La mise en place de transports en commun transfrontaliers, et en particulier pour la réouverture de la ligne Rastatt – Roeschwoog – Haguenau, nécessite une volonté politique forte de la part de la Région Grand-Est et du Land Bade-Wurtemberg. Une offre régionale de transport transfrontalier pourrait ainsi voir le jour, malgré les difficultés.
Ceci ne pourra intervenir que si la pensée et la dimension européennes de ce projet soient vraiment prises en compte.